Le marché de l’emploi a considérablement évolué au cours des dernières décennies, et cette tendance ne fait que s’accentuer. Selon l’OCDE, le taux d’emploi des 55-64 ans en France est passé d’environ 42 % en 2003 à plus de 56 % en 2019.
L’allongement de la vie professionnelle, conjugué à la nécessité pour les entreprises de s’adapter à un environnement économique fluctuant, place aujourd’hui les candidats de plus de 50 ans face à de nouveaux défis. Comment rester dans la course, voire se réinventer, lorsqu’on souhaite poursuivre une carrière dynamique et épanouissante après 50 ans ?
« La question de l’employabilité des seniors dépasse désormais le simple cadre de l’expérience. Il est primordial pour ces professionnels de faire évoluer leurs compétences, de démontrer leur agilité et de prouver qu’ils savent se remettre en question. » Samar Slim, Practice Director chez NAOS International
Cette réflexion met en évidence les enjeux auxquels sont confrontés les professionnels expérimentés : maintenir à jour leurs savoir-faire, cultiver une posture d’ouverture aux nouvelles technologies et repenser parfois leur positionnement. Plusieurs pistes concrètes permettent de rester dans le coup après 50 ans, qu’il s’agisse de formations ciblées, de coaching, de management de transition ou encore d’un recentrage professionnel.
Investir dans la formation continue
Les compétences requises sur le marché du travail évoluent à une vitesse sans précédent. L’étude « Future of Jobs Report 2025 » du World Economic Forum souligne que 39 % des salariés devront mettre à jour leurs compétences d’ici 2030 pour rester compétitifs. Pour les candidats de plus de 50 ans, il est donc crucial de s’engager dans une dynamique de formation continue.
Identifier les besoins en compétences
Il convient d’abord de déterminer les domaines qui connaissent la plus forte demande. Les secteurs du numérique, de la gestion de projets transverses, de la data et de la cybersécurité sont particulièrement porteurs. Une simple veille sur les rapports de tendances (par exemple ceux de LinkedIn Emerging Jobs Report) peut aider à repérer les compétences montantes.
Opter pour des certifications professionnelles
Les organismes de formation (tels que le CPF en France) permettent de financer des cours de mise à niveau ou des certifications reconnues. Par exemple, une certification en gestion de projets peut prouver qu’un candidat senior sait manier les méthodologies actuelles et qu’il reste à la page.
Se spécialiser ou se reconvertir intelligemment
L’ouvrage The 100-Year Life (Gratton & Scott, 2016) insiste sur la nécessité de considérer sa carrière comme un continuum et non comme un parcours linéaire. Après 50 ans, il est parfois pertinent de s’orienter vers une spécialisation de niche ou d’envisager une reconversion partielle pour apporter une nouvelle valeur ajoutée aux entreprises.
« La formation continue n’est pas un luxe mais une nécessité stratégique. Se former régulièrement prouve aux employeurs qu’on est prêt à s’investir dans une dynamique d’amélioration continue. » précise d’ailleurs Samar Slim.
Se faire accompagner : coaching et management de transition
Au-delà de la formation, l’accompagnement professionnel est un levier puissant pour rester compétitif. Selon une étude de l’International Coaching Federation (ICF) de 2022, 86 % des professionnels accompagnés par un coach estiment avoir amélioré significativement leur performance ou leur adaptabilité au changement.
Le coaching professionnel
Le coaching permet à un candidat senior d’identifier ses forces, de lever ses freins et de mettre en place un plan d’action concret. Il peut s’agir de sessions individuelles ou de formations de groupe axées sur la confiance en soi, la communication, le leadership ou la gestion du stress. Cela représente une opportunité de valoriser l’expérience acquise tout en façonnant un nouveau projet professionnel.
Le management de transition
De nombreuses entreprises recherchent des profils expérimentés pour piloter des projets complexes ou réorganiser une équipe sur une période donnée. Ce mode de collaboration, souvent plus flexible, offre à un candidat senior la possibilité de prouver sa valeur ajoutée et d’enrichir ses expériences. Selon une enquête du cabinet Deloitte (Global Human Capital Trends), le recours au management de transition a augmenté de 25 % dans les grandes entreprises au cours des cinq dernières années, en particulier pour des besoins de transformation numérique et d’optimisation de process.
S’entourer d’experts en recrutement
Les cabinets de chasse de têtes et de conseil en recrutement connaissent la réalité du marché et peuvent guider les candidats dans l’identification des opportunités pertinentes. Ils permettent également de préparer les entretiens et de bénéficier d’un réseau professionnel étendu.
Démontrer une réelle ouverture aux nouvelles technologies
On le sait, le monde du travail d’aujourd’hui est largement porté par le digital. Sur le marché, les collaborateurs capables d’utiliser et de comprendre les outils technologiques avancés (IA, CRM, logiciels de data analytics, plateformes collaboratives…) sont particulièrement recherchés.
D’après une enquête de Pôle emploi (Les compétences numériques en France, 2022), 8 employeurs sur 10 estiment que la maîtrise des outils numériques est devenue un critère prioritaire de recrutement.
Alors comment se mettre à jour lorsqu’on est en transition de carrière ?
Adapter son profil LinkedIn et sa présence en ligne
Avoir un profil LinkedIn à jour, participer à des groupes de discussion et publier régulièrement des articles ou des commentaires sont autant de moyens de prouver son engagement professionnel et sa capacité à rester à la pointe des tendances de son secteur.
Développer de nouvelles aptitudes numériques
Il est pertinent de suivre des tutoriels, des webinaires ou encore des MOOCs (sur des plateformes comme Coursera, OpenClassrooms ou Udemy) pour se familiariser avec des notions clés : analyse de données, marketing digital, cybersécurité, etc. Les recruteurs accordent une attention particulière à la capacité d’apprendre par soi-même.
Entretenir son réseau en ligne… et physique
Les événements virtuels (webinaires, conférences en ligne, forums spécialisés) se sont multipliés depuis la pandémie de Covid-19 et constituent d’excellentes occasions de rencontre et de partage d’expertise. Participer à ces événements nourrit la curiosité et permet de créer des contacts qui peuvent être décisifs pour la suite de sa carrière.
Néanmoins, rien ne remplace l’impact des rencontres réels à travers la participation à des conférences, salons, tables rondes et autres Matinales organisées par NAOS International par exemple 😉
Valoriser et repenser son expertise : la force de l’expérience
Si la formation et la capacité d’adaptation sont indispensables, l’atout majeur des candidats de plus de 50 ans reste leur expérience.
Les “seniors” disposent d’un savoir-faire acquis sur le terrain, d’une connaissance fine des marchés et d’une intelligence relationnelle développée.
Comment retranscrire cela au quotidien et valoriser cette expérience auprès de ses futurs collaborateurs ?
Capitaliser sur ses acquis
Il importe de mettre en avant, dans son CV et lors des entretiens, les projets réussis, les défis surmontés et les résultats tangibles obtenus. Une expérience de plusieurs années est souvent synonyme d’une vision stratégique plus affûtée, mais elle gagne à être exposée sous forme d’exemples concrets, chiffrés et contextualisés.
Transmettre ses compétences
Les entreprises soucieuses de pérenniser leur savoir-faire accordent de plus en plus d’importance au mentoring. Dans ce cadre, un candidat senior peut se positionner comme « référent » ou « mentor » auprès de profils plus juniors. Cette démarche valorise à la fois l’entreprise (qui peut compter sur un transfert de compétences) et le collaborateur senior (qui devient un acteur-clé de la réussite collective).
Faire évoluer son positionnement
Il est parfois nécessaire de revisiter ses aspirations professionnelles et personnelles. Se recentrer sur un domaine d’expertise de niche, s’orienter vers un rôle de consultant indépendant ou encore rejoindre une entreprise plus petite mais plus agile sont autant de voies à explorer. L’important est de garder en tête l’équilibre entre l’épanouissement personnel et la création de valeur pour l’organisation.
« À partir de 50 ans, il n’est plus seulement question de trouver un emploi ; il s’agit de repenser sa proposition de valeur sur le marché. Les candidats seniors qui réussissent le mieux sont ceux qui savent combiner leur expérience avec une réelle ouverture au changement. » précise Samar Slim.
Le maintien de l’employabilité après 50 ans
Le maintien de l’employabilité après 50 ans est un enjeu majeur de notre société.
Les évolutions démographiques, les avancées technologiques et la transformation des modes de collaboration imposent aux professionnels expérimentés une remise en question permanente de leurs compétences et de leur posture.
En substance, pour rester dans le coup, il est essentiel de :
- Se former en continu et de s’ouvrir à de nouvelles connaissances, en particulier dans le domaine du numérique.
- Bénéficier d’un accompagnement ciblé via le coaching ou le management de transition, afin d’identifier ses points forts et de renforcer son agilité professionnelle.
- Investir dans les outils et méthodes digitaux pour prouver sa capacité d’adaptation aux enjeux actuels.
- Valoriser son expérience en faisant la démonstration concrète de l’expertise acquise et de la contribution possible à la stratégie de l’entreprise.
Au-delà de ces recommandations, il s’agit de conserver une curiosité intellectuelle et de garder à l’esprit qu’une carrière, même après 50 ans, peut encore être riche en projets et en opportunités. L’expérience devient alors un allié précieux, à condition de savoir la conjuguer avec dynamisme, ouverture et flexibilité.