Le secteur financier, à la croisée des chemins entre innovation technologique et exigences réglementaires, fait face à des enjeux de recrutement sans précédent. Les fonctions cadres et managériales, en particulier, jouent un rôle crucial dans la navigation de cette complexité. Dans un marché du travail de plus en plus concurrentiel, attirer et retenir les talents dans ces postes clés est un impératif stratégique pour les entreprises financières.
L’évolution des compétences requises
La transformation numérique du secteur financier a redéfini le profil des candidats recherchés. Les compétences techniques, telles que la maîtrise des outils d’analyse de données, des technologies de la blockchain et de l’intelligence artificielle, sont désormais essentielles. Selon une étude menée par McKinsey, 70 % des entreprises financières prévoient d’augmenter leur investissement dans des talents ayant une expertise technologique au cours des trois prochaines années. Cela crée une pression accrue pour les départements de ressources humaines, qui manquent de moyens, afin de rechercher des candidats qui allient compétences techniques et compétences comportementales, comme la gestion d’équipe et la communication.
Samar Slim déclare : « Le recrutement dans la finance ne se limite plus à des compétences financières traditionnelles. Nous recherchons des leaders capables de penser de manière critique et de s’adapter à un environnement en constante évolution. »
Cette demande croissante pour des compétences hybrides souligne l’importance d’une approche proactive dans le recrutement. Les entreprises doivent non seulement identifier les talents techniques, mais aussi évaluer leur capacité à évoluer dans des environnements complexes et collaboratifs.
La diversité : un atout stratégique
Un autre enjeu majeur du recrutement dans la finance est la nécessité de promouvoir la diversité au sein des équipes dirigeantes. Les études montrent que la diversité de genre et culturelle améliore non seulement la performance des entreprises, mais stimule également l’innovation.
En France, les femmes représentent seulement 30% des décisionnaires dans l’univers de la finance parmi les professionnels recensés par L’Agefi.
Un chiffre qui souligne l’ampleur du défi auquel le secteur est confronté en matière d’inclusion. D’autant que, dans la quasi-totalité des sous-secteurs de la finance, les
hommes restent largement majoritaires.
Les entreprises ayant des équipes de direction plus diverses sont 33 % plus susceptibles de surperformer en matière de rentabilité.
Pourtant, le chemin vers une réelle diversité reste semé d’embûches. Beaucoup d’entreprises continuent de privilégier les candidats issus des mêmes réseaux et institutions, ce qui peut limiter la richesse des perspectives au sein de leurs équipes. Les entreprises doivent donc adopter des stratégies de recrutement inclusives, en élargissant leur recherche à des bassins de talents diversifiés.
Samar Slim explique : « Le manque de diversité dans les fonctions managériales n’est pas seulement une question éthique, mais un enjeu stratégique. La diversité d’opinions et d’expériences est cruciale pour naviguer dans un environnement mouvant comme celui de la finance. »
En intégrant des pratiques de recrutement inclusives, les entreprises peuvent non seulement attirer une gamme plus large de candidats, mais également renforcer leur culture organisationnelle et leur réputation sur le marché.
Naviguer dans un marché mondialisé
Dans un environnement de plus en plus mondialisé, les financiers doivent naviguer dans une concurrence exacerbée non seulement au niveau local, mais aussi sur la scène internationale. Pour se démarquer, il est essentiel d’adopter une approche proactive et innovante dans le recrutement. Les entreprises doivent élargir leur champ de recherche au-delà de leurs frontières habituelles, en identifiant des talents dans des régions émergentes où des compétences spécifiques sont en forte demande. Cela peut inclure l’utilisation de plateformes de recrutement internationales, des cabinets de chasse de têtes ayant un réseau étendu ou l’établissement de partenariats avec des universités et des institutions académiques dans des marchés clés.
Samar Slim précise : « Dans un monde interconnecté, ignorer les talents disponibles sur le marché mondial est un risque majeur. Les entreprises doivent penser globalement pour attirer les meilleurs candidats, indépendamment de leur localisation. »
De plus, il est impératif d’adapter les stratégies de marque employeur pour attirer des candidats internationaux. Cela inclut la mise en avant de la culture d’entreprise, des valeurs et des opportunités de développement personnel. En créant une proposition de valeur attrayante et en utilisant des technologies de communication avancées pour faciliter les entretiens à distance, les entreprises peuvent renforcer leur attractivité sur le marché global. L’intégration d’une telle vision permettra non seulement d’attirer des talents diversifiés, mais aussi de renforcer la résilience organisationnelle face aux défis d’un marché en constante évolution.
À l’heure où le secteur financier est confronté à des défis sans précédent, il est impératif pour les décideurs d’adopter une vision innovante et inclusive du recrutement. En se concentrant sur ces enjeux, les entreprises financières peuvent non seulement renforcer leur position sur le marché, mais également contribuer à un écosystème plus diversifié et dynamique.
En fin de compte, l’avenir du recrutement dans la finance ne repose pas seulement sur la recherche de compétences, mais aussi sur la création d’une culture d’entreprise capable d’attirer les meilleurs leaders d’opinion et les talents émergents, prêts à relever les défis de demain.