Les défis cruciaux du top management dans un monde en constante évolution

Dans un monde en perpétuelle mutation, le paysage du leadership et du management est soumis à des transformations profondes. Les dirigeants d’aujourd’hui sont confrontés à un ensemble complexe de défis, exigeant une adaptation agile et une vision prospective.

Dans un monde en perpétuelle mutation, le paysage du leadership et du management est soumis à des transformations profondes. Les dirigeants d’aujourd’hui sont confrontés à un ensemble complexe de défis, exigeant une adaptation agile et une vision prospective. En tant qu’experts en recrutement de profils top management, nous sommes témoins de ces défis cruciaux et des préoccupations croissantes qui les accompagnent.

En 2023, l’environnement économique a été marqué par une instabilité et une anxiété palpable parmi la population cadre de notre pays. Malgré une attitude généralement prudente face à une situation économique encore incertaine, un optimisme subsiste chez les candidats quant aux opportunités émergentes sur le marché de l’emploi. Et à raison.

Selon une étude de l’Apec, la moitié des cadres estiment pouvoir trouver aisément un poste similaire en cas de changement d’entreprise ou de perte d’emploi, un chiffre identique à celui de 2022. Par ailleurs, le marché de l’emploi cadre est resté favorable aux changements de poste: en 2023, ce sont 10 % des cadres qui ont effectivement changé d’employeur, un taux comparable à celui de l’année précédente (11 %). Au dernier trimestre 2023, ce sont 54%,18% et 5% des ETI, grandes entreprises, PME et TPE qui envisageaient de recruter un cadre au cours des trois prochains mois. Ce ralentissement des intentions d’embauche est expliqué en partie par les évolutions géopolitiques changeantes de mois en mois et l’impact causé sur les prévisions d’inflation et le commerce international. « (…) au-delà du contexte conjoncturel lié à l’embauche des cadres, il existe un changement structurel à prendre en compte » résume Gilles Gateau, directeur général de l’Apec.

Des revendications connues des managers

Pour les dirigeants, la quête de talents nécessite de répondre aux attentes changeantes des candidats cadres et des managers en place. Cette tension se cristallise autour de la demande croissante de flexibilité, comme le télétravail ou la demande d’augmentation salariale désormais décomplexée, reflet des nouvelles aspirations professionnelles. Émergence d’une nouvelle norme à prendre en compte par les directions… pas toujours alignées avec ces nouvelles prétentions. Ces attentes structurelles et sociétales des cadres intermédiaires et supérieurs, placés sous la responsabilité des dirigeants, sont devenues un enjeu majeur dans le monde du management moderne. Les défis du management à distance complexifient encore davantage la dynamique entre ces populations.

La récente remise en question du télétravail par certains dirigeants révèle une fracture générationnelle et culturelle dans les pratiques de communication et de management. De fait, le top management peine parfois à s’adapter à ces nouvelles réalités, notamment celles ancrées dans une approche traditionnelle du management en présentiel. Pour les « dirigeants à l’ancienne », habitués à une présence physique comme vecteur principal d’échange, l’adaptation aux nouveaux modes de travail distanciés représente un défi de taille. La communication, pivot essentiel du leadership, se trouve ainsi confrontée à des obstacles inédits, exigeant une réinvention des méthodes et des outils pour maintenir une cohésion efficace. De même, certains sont confrontés à la nécessité de remettre en question les modèles de management hérités de l’école classique. La rétention des talents, la globalisation et l’alignement des équipes à l’échelle régionale ou internationale et les nouvelles pratiques de travail demandent une approche agile et novatrice. Dans ce contexte nouveau, les dirigeants sont de plus en plus ouverts à l’exploration de nouveaux modèles de leadership.

Un modèle managérial global à repenser

La pandémie ayant accéléré cette transformation, repenser les stratégies et adopter des approches plus flexibles et centrées sur les personnes devient obligatoire. Ce modèle de gestion offre une réponse réfléchie aux défis actuels, en reconnaissant l’importance d’adapter les stratégies aux besoins et aux aspirations de l’ensemble du groupe. En favorisant un environnement de travail où l’autonomie, la confiance et le développement personnel sont encouragés grâce à la flexibilité, ce type de management peut contribuer à stimuler l’engagement des équipes et favoriser un climat propice à l’innovation et à la collaboration. Outre le souci et le besoin de répondre aux nouvelles revendications en matière d’organisation du travail, cette orientation vers une gestion plus souple offre une perspective intéressante pour les entreprises soucieuses d’optimiser leurs performances et de cultiver un climat organisationnel favorable à la croissance et à la réussite à long terme. Si les attentes des candidats et des managers sont (re)connues, les préoccupations et défis, qui attendent les dirigeants au moment d’intégrer une nouvelle organisation, sont également nombreux et complexes.

De l’agilité pour des opportunités dans un contexte instable

En outre, la diversification des marchés et la gestion des activités dans des régions politiquement instables posent des challenges uniques aux dirigeants d’aujourd’hui.

Dans un contexte marqué par la crise sanitaire et le conflit en Ukraine, l’Europe est toujours confrontée à ses vulnérabilités préoccupantes, mettant en lumière ses dépendances énergétiques connues.

La pandémie ayant accéléré cette transformation, repenser les stratégies et adopter des approches plus flexibles et centrées sur les personnes devient obligatoire.

Prenons pour exemple, l’Inflation Reduction Act (IRA) présenté par Joe Biden en août 2022 qui prévoyait 369 milliards de dollars pour the green industry. Mettant en émoi l’Union européenne à la suite des hypothétiques délocalisations outre-Atlantique de grandes entreprises européennes pour bénéficier de ces aides, Bruxelles avait adopté l’année dernière, le règlement pour une industrie à « zéro émission nette ». Mesure permettant des procédures simplifiées et des délais raccourcis pour autoriser l’implantation d’usines fabriquant les composants des secteurs jugés stratégiques… semi-conducteurs en tête. La géopolitique et les législations fluctuantes requièrent donc une gestion prudente et éclairée, mettant à l’épreuve la résilience et la capacité d’adaptation des décideurs. L’habileté à diriger des équipes dispersées géographiquement et culturellement devient une compétence essentielle pour assurer le succès des projets internationaux.

Une autre grande préoccupation des dirigeants réside dans leur rapport avec le Codir ou Comex et leur capacité à s’aligner efficacement avec ce dernier et leur style de management. Cette convergence est essentielle pour répondre aux attentes du CEO et garantir une cohésion stratégique au sein de l’organisation. Dans un contexte mouvant, où les dynamiques internes et externes évoluent rapidement, cette harmonisation est plus que jamais nécessaire. Afin de répondre à ces changements perpétuels, évolutions technologiques, IA, ou encore aux transformations du marché, les entreprises ne recherchent plus uniquement des hardskills mais également des softskills.

Les dirigeants sont attendus sur leur capacité d’adaptation et de réactivité face à ces bouleversements et à des environnements de plus en plus tournés vers l’international. Il sera challengé sur son aptitude à susciter l’engagement, du lien avec les collaborateurs, tout en conservant l’alignement stratégique de l’entreprise, sa mission et sa vision. Pour faire fusionner les intérêts grandissants des candidats, les besoins stratégiques en recrutement de talents de premier plan et les objectifs business, investir dans le développement d’une marque employeur forte permet d’attirer les meilleurs talents, mais aussi de susciter l’engagement et de les fidéliser sur le long terme. Une stratégie on ne peut plus payante dans une économie locale et internationale plus que jamais ouverte et incertaine.

POINTS CLÉS

  • Le contexte économique actuellement instable n’empêche pas les candidats d’envisager un éventuel changement de poste et/ou d’évolution de carrière.
  • Les entreprises doivent repenser leurs modèles de management pour répondre aux nouvelles attentes des cadres.
  • La pandémie a accéléré la transformation du travail vers plus de souplesse et de flexibilité.
  • L’instabilité géopolitique et la conjoncture actuelle exigent une gestion avisée et une direction efficace des équipes dispersées.
  • Les dirigeants doivent réagir rapidement aux évolutions technologiques pour rester compétitifs.
  • Dans un contexte incertain, une forte marque employeur et une bonne communication sont essentiels pour attirer, engager et retenir les meilleurs talents.